Le numérique est aujourd’hui responsable d’environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cette empreinte, fortement liée aux infrastructures cloud, rappelle que chaque acteur du secteur doit s’engager pour rendre ses solutions plus sobres et plus responsables.
Chez ANSAM, nous avons choisi d’assumer cette responsabilité à travers notre rapport de durabilité 2024 et notre engagement dans la certification B Corp. Mais nous avons aussi voulu aller plus loin en donnant la parole à nos expert·es, à travers une série de témoignages sous forme de 3 questions clés pour éclairer concrètement les enjeux de la transition numérique.
Arturo Ibañez, Directeur Portfolio, livre son analyse sur l’impact environnemental du cloud et sur l’importance de la souveraineté numérique.
Le cloud est indispensable aux usages numériques, mais il est aussi extrêmement énergivore. Comment réduire son empreinte et le rendre plus durable tout en renforçant notre autonomie stratégique ?
1. Quels sont les grands enjeux environnementaux liés aux infrastructures cloud aujourd’hui ?
L’un des principaux enjeux, c’est la consommation énergétique massive des data centers. Entre l’alimentation des serveurs et surtout le refroidissement, l’empreinte énergétique peut être très lourde si elle n’est pas optimisée. Aujourd’hui, le numérique représente près de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et ce chiffre ne cesse d’augmenter avec la croissance des usages : intelligence artificielle, streaming, télétravail, services 24/7… Tout cela génère une pression croissante sur les infrastructures. Il devient donc crucial de repenser nos choix techniques pour répondre à cette demande tout en limitant l’impact environnemental.
2. Quelle est l’importance de la souveraineté numérique dans ce contexte ?
La souveraineté numérique est un levier essentiel, à la fois stratégique et environnemental. Réduire notre dépendance aux hyperscalers non européens, c’est d’abord reprendre le contrôle sur la localisation et le traitement des données, mais aussi sur la manière dont l’énergie est produite et consommée dans les infrastructures. Cela permet de faire des choix plus cohérents avec nos valeurs, nos engagements RSE et notre cadre légal. C’est aussi une façon de favoriser un écosystème local plus durable, en soutenant des acteurs qui intègrent l’écoconception dès la base de leurs infrastructures.
3. Que peuvent faire les acteurs du cloud pour aller vers des modèles plus durables ?
Il y a plusieurs leviers concrets. D’abord, l’optimisation des architectures : éviter le surprovisionnement, réduire les redondances inutiles, et travailler sur des déploiements plus intelligents, plus sobres. Ensuite, le choix des data centers : privilégier des infrastructures écoconçues, alimentées en énergie renouvelable et pensées pour limiter leur empreinte carbone dès la construction. Enfin, un point souvent sous-estimé : la transparence. Il est essentiel de fournir des indicateurs clairs, fiables et compréhensibles sur l’impact environnemental des services cloud. C’est ce qui permet aux clients de faire des choix éclairés — et à tout l’écosystème de progresser ensemble.